Concert Agostino Di Scipio


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Concert
17 mai 2019, Centre national de la danse
Organisé par Marcelo Bonvicino et Antoine Freychet


Vendredi 17 mai, 18h, Centre National de la Danse (1, rue Victor Hugo, 93507 Pantin), studio 12

RIM : Julien Bréval

Écosystémique Audible n°4 (étude du silence)

pour dispositifs divers en direct (micros, haut-parleurs, ordinateur, salle), 2018 ; création mondiale

Écosystémique audible n°4 (étude du silence) est une musique conçue avec un minimum de ressources électroacoustiques et numériques. Il s’agit d’une œuvre fortement « située », en ce sens que, lors de la performance, elle émerge du silence (toujours relatif) du lieu, c’est-à-dire du bruit de fond capté par certains microphones. Ce « son de rien » est sous-échantillonné par l’ordinateur et diffusé à travers les haut-parleurs comme un nuage de petites impulsions, une poussière sonore plus ou moins dense. Ce « son de rien » est aussi échantillonné et immédiatement renvoyé, plutôt amplifié, ce qui provoque le fameux effet Larsen (rétroaction excessive de la chaîne électroacoustique). Il est aussi échantillonné et renvoyé avec un certain délai, ce qui entraîne une accumulation progressive du bruit de fond, avec des résonances éventuelles dues à l’acoustique de la pièce. Il est finalement modulé par du bruit numérique, ce qui donne des textures sonores à densité variable. Lorsqu’ils sont actifs, tous ces processus se déroulent de manière relativement autonome selon des formes d’auto-organisation que le compositeur rend dépendantes du son lui-même ainsi que des résonances acoustiques du lieu. Ils sont gérés par le performeur de manière assez ouverte et improvisée sur le lieu même. Aux sonorités issues de l’intérieur s’ajoute parfois le son des environnements extérieurs de la salle de concert.

Craquelure (2 pièces silencieuses, à Giuliano)

synthèse numérique du son et dispositifs divers en direct, 2002, création parisienne

"Fendillement, le plus souvent associé à d’autres, sous forme de réseaux, à la surface d’un objet, en particulier d’un tableau, d’une peinture. Les craquelures sont dues soit au vieillissement naturel des couches de peinture et de vernis, soit à une faute technique du peintre". (Dictionnaire Larousse)

Cette œuvre consiste en deux parties ayant exactement la même durée (cinq minutes), dont la première est de la musique acousmatique (fixée sur support numérique) et la seconde est basée sur des traitements en temps réel conditionnés par l’acoustique du lieu : le même matériel sonore est entendu deux fois, d’abord sans contexte, abstrait du monde réel, puis « mis en lieu », donc transformé au contact de l’espace hébergeant la performance. La première partie consiste en une texture sonore légère et craquante, entièrement produite à l’aide d’une technique de synthèse du son développée par le compositeur (« synthèse itérative à fonction non linéaire », modèles mathématiques de « phénomènes chaotiques »). Dans la deuxième partie sont ajoutées des turbulences sonores (sonorités non périodiques à basse fréquence) et une couche de gouttelettes sonores plus minces ; ces dernières sont obtenu espar des traitements adaptés dynamiquement à la manière avec laquelle la salle répond à la couche de turbulences sonores. La diffusion du son est elle-même dynamiquement variable selon la réaction acoustique de la salle aux matériaux produits.
Pièce dédiée au poète Giuliano Mesa, avec lequel j’avais composé Tirésias (lecteur et sons électroniques, 2001). La création a eu lieu à Urbana-Champaign (Illinois), en 2003, lors d’un concert in memoriam Herbert Brün.

Agostino Di Scipio (Naples, 1962), compositeur, artiste sonore, chercheur. Il commença en tant qu’autodidactes au début des années 1980, et plus tard obtint un diplôme en Composition et en Musique électronique au Conservatoire de L’Aquila. Il assista aussi aux séminaires d’Informatique Musicale au Centre Sonologie Computationnelle de l’Université de Padoue. Sa production compte aussi bien des œuvres pour instrumentistes avec dispositifs électroacoustiques et audionumériques en direct, que des installations sonores et quelques œuvres musicales purement instrumentales. Il travaille sur des pratiques non conventionnelles de génération et transmission du son, souvent centrées sur la relation homme-machine-environnement. Artiste invité du DAAD à Berlin (2004-2005), artiste en résidence du ZKM (Karlsruhe, 2005-06), l’IMEB de Bourges (2003 et 2005), et d’autres institutions. Une exposition solo avec ses installations sonores a eu lieu à la Galerie Mario Mazzoli (Berlin, 2011). Professeur en Composition de Musique Electroacoustique au Conservatoire de Naples (2001-2013) et de L’Aquila (2104-...), Di Scipio a été invité de plusieurs autres institutions universitaires, et il a été Edgard Varèse Professor à la Technische Universität de Berlin (2007-2008), Il s’occupe aussi de l’analyse critique et de l’histoire des technologies du son e de la musique, et leurs implications cognitives et culturelles (Pensare le tecnologie del suono e della musica, Editoriale Scientifica, Naples, 2012 ; Circuiti del tempo. Un percorso storico-critico nella creatività elettroacustica e informatica, LIM, Lucca, à paraitre). Directeur de rédaction de Heidegger, Hölderlin & John Cage de Michael Eldred (Semar, 2000) et de Universi del suono de Iannis Xenakis (LIM/Ricordi, 2003). En 2009, avec certains de ses étudiants du Conservatoire de Naples, il a lancé une petite revue indépedante Le arti del suono.

Plus d’information : http://agostinodiscipio.xoom.it/adiscipi/index.html