Arts, écologies, transitions. Construire une référence commune, 2021-22


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Séminaire inter- et transdisciplinaire de recherche
(arts plastiques, cinéma, danse, musique)
EDESTA 2021-2022

Responsables :
Roberto Barbanti (TEAMeD-AIAC), Clara Breteau (TEAMeD-AIAC), Isabelle Ginot (MUSIDANSE), Makis Solomos (MUSIDANSE), Cécile Sorin (ESTCA)

En collaboration avec les doctorant.es : Yann Aucompte (TEAMeD-AIAC), Ulysse Del Ghingaro (MUSIDANSE), Antoine Freychet (MUSIDANSE), Alice Gervais-Ragu (MUSIDANSE), Gala Hernández (ESTCA)

Calendrier :
 10 novembre 2021 / 15h-18h / Paris 8, auditorium de la Maison de la recherche
 14 décembre 2021 / 10h-18h / Paris 8, amphi X
 8 mars 2022 / 15h30-18h30 / Cité de la musique
 9 mars 2022 / 9h-12h / Paris 8, auditorium de la Maison de la recherche
 9 avril 2022 / 9h-18h / Journée d’étude


Le séminaire propose d’examiner le tournant écologique des arts. Il souhaite interroger la démarche d’artistes et de théoriciens actuels qui, à l’écoute de questionnements découlant des crises écologique, économique ou sociale ainsi que de la crise des représentations, sont à la recherche de nouvelles formes de création et de pensée artistiques.
Pratiques de transition, ces nouvelles formes (performances interagissant avec l’environnement, promenades sonores ou artistiques, réalisations associant des performers en situation de handicap…) explorent la relation au milieu ainsi que les contiguïtés avec les expériences de la vie quotidienne ou encore les actions citoyennes. Elles naissent du déplacement de la notion d’esthétique vers l’aisthésis, la sensation, la perception, ainsi que d’une réflexion sur la dimension éthique de l’art.
Si la démarche environnementaliste peut constituer le moteur de ces recherches artistiques, théoriques et parfois militantes, les relations à la société ainsi qu’à la subjectivation leur sont aussi importantes : le projet adopte une perspective guattarienne pour évoquer tout autant les écologies sociale et mentale qu’environnementale.
Par son caractère inter et trans disciplinaire, le séminaire entend aussi privilégier le croisement de différents réseaux artistiques et de recherche.
Plusieurs séances adopteront la formule table ronde ou journée d’étude avec des invité.es universitaires, artistes, associatifs, chercheur.es.
Ce séminaire présentera également le livre collectif Arts, écologies, transitions. Construire une référence commune, un abécédaire d’une cinquantaine de notions avec des contributions d’une quarantaine de chercheur.es et de théoricien.nes de Paris 8, d’autres universités françaises et de l’étranger.


Séance du 10 novembre 2021 / 15h-18h / Paris 8, auditorium de la Maison de la recherche :

« Ca pousse sous nos pieds » : quelles universités du sensible pour demain à St-Denis ? Les cas de deux terres maraîchères d’aujourd’hui et d’hier, Zone Sensible et Paris 8.

Séance animée par Clara Breteau


Séance du 14 décembre 2021 / 10h-18h / Paris 8, amphi X :

Journée d’études :

Défaire l’institution, refaire un milieu. Projets artistiques socialement et corporellement engagés en institutions soignantes

Séance animée par Isabelle Ginot

Cette journée d’études croise deux séminaires : « Arts, écologies, transitions : construire une référence commune », et « Mouvements engagés » qui réfléchit sur des projets chorégraphiques conduits en institutions soignantes, dans une époque où ces institutions sont plus en souffrance que jamais.
Les nourritures écosophiques peuvent-elles quelque chose pour ces établissements où se condensent souffrances psychiques, corporelles et précarisation sociale, mais aussi parfois enfermement et ségrégation des populations ? Les savoirs de l’art, de l’écoute et du sensible sauraient-ils infiltrer ces environnements puissamment aseptisés et isolés, pour les transformer en milieux vivants et milieux pour les vivants ? Que peut-on penser à propos de ces espaces d’exclusion, depuis les champs du cinéma, des arts visuels, sonores ou du mouvement ? Il s’agira de rêver ensemble comment protéger des formes vivantes de subjectivation, dans ces contextes de désertification organisée de l’imaginaire. Comment inclure dans nos imaginaires et nos luttes écosophiques, l’existence de ces territoires forclos et trop souvent oubliés, et reconnaître ce qui peut être appris de ces autres vitesses, autres rythmes, autres modèles de mouvement, d’habiter et de penser.
 
Programme :
 
10h-10h20 : Rêver l’écoute, Arianna Aragno (danseuse performeuse)
10h20-10h45 : Introduction, Isabelle Ginot (Université Paris 8)
 
10h45-12h15 : Table ronde : Être à l’écoute des lieux d’enfermement : architectures et identités sonores
Avec : Fanny Ingrassia (musicothérapeute), Marina Ledrein (Université Paris 8), Makis Solomos (Université Paris 8)
 
13h30-14h30 : Conversation croisée sur Deligny. Faire et défaire ses lacets.
Marina Vidal-Naquet (Université Paris-Nanterre), et Hervé Joubert-Laurencin (Université Paris-Nanterre)
 
14h45 – 17h00 : Table ronde : Des établissements et des corps : entrer, sortir, cultiver à l’intérieur
Milena Gilabert (danseuse, praticienne B.M.C. (Association d’Individus en Mouvements Engagés), Isabelle Ginot (Université Paris 8), Nathalie Hervé (danseuse, praticienne Feldenkrais, association d’ici danse) Alvaro Morell (danseur, danse-thérapeute), Julie Nioche (performeuse et chorégraphe, A.I.M.E.), Agathe Pfauwadel (chorégraphe, Cie PASARELA), Céline Schneider (psychomotricienne à l’EPMSD de Saint Denis)
 
17h00-17h30 : Conclusions


Séance du 8 mars 2022 / 15h30-18h30 / Cité de la musique – Philharmonie de Paris (221 Avenue Jean Jaurès, 75019 Paris) : Musée de la musique et Salle de formation (5e étage)

Habiter (avec) la musique et l’espace : écoute et utopie. À propos de l’exposition "Révolutions Xenakis"

Avec Thierry Maniguet et Mâkhi Xenakis
Séance animée par Roberto Barbanti et Makis Solomos

Habiter signifie être présent au lieu dans lequel nous sommes, participer à la construction d’un commun, s’associer à un projet de composition de la polis, de l’écoumène. S’entretenir ainsi dans une dynamique politique qui nous ramène à un territoire et à la conscience d’un lieu. Cette capacité ne renvoie pas à n’importe quelle production, elle est d’abord propre à une posture singulière : être à l’écoute. Entendre les dynamiques socio-éco-systémiques qui agencent la Terre. Habiter avec la musique et l’espace, ne renvoie pas seulement à une manière de s’entretenir dans les sons et de jouir des étendues pratiquées, mais à une ouverture à l’écoute. En tant que projection vers la construction d’un nouvel lieu, l’être ouvert est une forme utopique. Non pas au sens d’un lieu impossible à atteindre ou d’un lieu heureux (ou-topos ), mais en tant que conscience d’une interrelation potentielle, une relation à venir afin d’habiter la musique et l’espace.
2022 célèbre le centenaire de Iannis Xenakis. Compositeur, architecte, artiste multimédia et théoricien, Xenakis est l’artiste des utopies par excellence, rêvant d’un artiste-concepteur d’alliages arts/sciences inédits, proposant des morphologies sonores inouïes, imaginant une "Ville cosmique"… Tout en étant utopiques, les œuvres de Xenakis sont ancrées dans l’ici et le maintenant, elles nous parlent des luttes politiques passées et à venir, de l’impossibilité de séparer nature et culture, de notre relation à la technologie ; par leur gestualité empreinte d’énergie, elles en appellent à une relation émancipée à notre corps ; à travers leurs sonorités composées ou leur travail sur la spatialisation, elles aiguisent nos sens… On aimerait ainsi aborder Xenakis pour étudier comment on peut habiter les milieux complexes que tissent sa pensée ainsi que ses réalisations musicales, architecturales ou multimédia et comment ces milieux nous aident à habiter le monde d’une manière critique.
Ce séminaire a lieu à l’occasion de l’exposition "Révolutions Xenakis" de la Philharmonie de Paris (février-juin 2022). Nous inviterons le public à visiter l’exposition, puis à la commenter en compagnie de ses commissaires, Thierry Maniguet, Mâkhi Xenakis.


Séance du 9 mars 2022 / 10h-12h / Paris 8, auditorium de la Maison de la recherche :

Donner à voir : praxis écologiques du cinéma contemporain

Avec Natacha Seweryn, Benjamin Bibas et Marine Cerceau

Séance animée par Cécile Sorin
 

Cette table ronde réunira des programmateurs qui viendront partager leur expérience de la programmation de films en festival. Nous reviendrons sur la façon dont la programmation peut constituer un geste esthétique, social et écologique en relation à un environnement donné. En effet, programmer, et encore plus lorsque le festival s’inscrit dans des logiques écologiques, implique des modes d’interactions singuliers entre les choix de programmation, les lieux dans lesquels les films sont montrés et les différents publics auxquels on s’adresse.


Séance du 9 avril 2022 / 9h30-16h / Journée d’étude / Chaudronneries, 124 rue de Rosny, Montreuil (code : 5288)

Les écologies et les arts. Quelles fabriques politiques possibles ?

Séance collective avec Aliocha Imhoff (arts plastiques), Grégoire Lorieux (musique), Alejandro Reyna (musique), Mathilde Roussel (arts plastiques), Arkadi Zaides (danse)

Mail d’invitation pour cette journée :

Nous avons le plaisir de vous inviter à une journée d’ateliers contributifs dialogués autour/et avec les artistes Aliocha Imhoff (arts plastiques), Grégoire Lorieux (musique), Alejandro Reyna (musique), Mathilde Roussel (arts plastiques), Arkadi Zaides (danse). Après une brève présentation, nous dialoguerons avec les artistes et les participants pour répondre aux questions de recherche de l’équipe, des artistes et des acteurs du territoire. Nous nous demanderons que peuvent les arts dans les écologies et que peuvent les arts dans la société ? La journée se conclura par la rédaction d’une série de propositions concrètes pour transformer les politiques culturelles et nos projets de société.
Nous nous retrouverons aux Chaudronneries (Montreuil). La journée débutera à 9h30 par une collecte de questionnements autour d’un café. Un déjeuner est prévu pour les participants. Nous souhaitons que la journée soit conviviale et à échelle humaine, pour cela nous vous demanderons de vous inscrire avant le 6 avril à l’adresse suivante : infos@artstransitionsecologies.art les places étant limitées à 40 personnes. Vous recevrez les informations nécessaires pour se rendre sur le lieu après votre inscription. La journée prendra fin à 16 h. 

Programmes et informations :
http://www.artstransitionsecologies.art