Séminaire transdisciplinaire EDESTA, session 2024-25 : Arts, écologies, contre-feux


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Séminaire transdisciplinaire EDESTA, session 2024-25

Responsables : Roberto Barbanti, Clara Breteau, Jean-François Jégo, Makis Solomos, Cécile Sorin (enseignant .es-chercheur.es ; Yann Aucompte, Ulysse Del Ghingaro, Alice Gervais-Ragu, Huayra Llanque (docteur.es et doctorant.es)


L’écologie, on le sait, est un sujet brûlant ! Tellement que ça flambe de partout : les forêts en Amazonie, au Canada, en Thaïlande, en Corse, en Grèce… Alors, allumons des contre-feux. Bourdieu, à qui nous empruntons la notion, montrait, en son temps, les effets destructeurs des politiques néolibérales sur toutes les formes de socialisation et de protection sociale conquises au fil de décennies de luttes. Aujourd’hui, il nous faut ajouter le retour des extrêmes-droites, des guerres et des génocides… Qu’en est-il des artistes ? Il est certain que, sans être nécessairement des militants, de nombreux artistes allument aussi des contre-feux, dans leurs modes d’expression propres comme dans leurs synergies.

Pour l’année 2024-25, le séminaire transdisciplinaire organisé par le collectif de l’université Paris 8 "Arts, écologies, transitions", initié en 2016, poursuit son chemin, en s’enrichissant de nouvelles collaborations. Après avoir exploré les formes de radicalité, il souhaite prolonger la réflexion autour de propositions artistiques associant enjeux environnementaux, sociaux ou encore économiques et traiter notamment la relation des artistes à l’écoféminisme ou à l’écologie décoloniale et à l’antispécisme, ainsi qu’à la décroissance et à la question des inégalités sociales.

Plus d’informations :https://www.artsecologiestransitions.art/

 

Première séance. Mercredi 23 octobre 2024, 18h-20h, Main d’Œuvres.

Présentation du livre Arts, écologies, transitions. Un abécédaire (Roberto Barbanti, Isabelle Ginot, Makis Solomos, Cécile Sorin, éditeurs) avec Claire Fagnart, Isabelle Gervais-Ragu, Isabelle Launay, Fabrice Rochelandet

 

Seconde séance. Mercredi 4 décembre 2024, 18h-20, INHA, salle Mariette.

Emilie Moutsis (doctorante à l’EDESTA, EPHA-AIAC), « Arrêtez l’art ! » (communication performée)

Sophie Suma (ACCRA / UNISTRA) : « Ouvrir un un champ de recherche dans une équipe : Gender ecology TV series dans les écologies visuelles »

 

Troisième séance. Mercredi 12 février, 18h-20h, INHA, Salle Mariette

Avec Kaoutar Harchi : « Ainsi l’animal et nous »

Les animaux sont tout. Ils sont eux-mêmes, certes, mais surtout ce que nous faisons d’eux. Nous, les humains. Car chaque fois que nous parlons des animaux, nous ne parlons en vérité que de leur animalité : l’état animal que nous décrétons inférieur. Ainsi nous animalisons les animaux, nous les rendons tuables et sans peine nous les tuons. Cet état animal, affirment des humains, n’est pas le propre des animaux, il est également celui de certains humains. Ces autres : les femmes, les prolétaires, les minorités raciales qui, ni homme, ni bourgeois, ni blanc, ont été exclus de la communauté morale par le viol, par l’usine, par le fouet, par l’enfumage des grottes, par la persécution et par l’enfermement. Car animalisés. Livre tout autant théorique qu’auto-biographique, Ainsi l’animal et nous appelle à reconnaître la totalité de la question animale, en laquelle toutes les questions de notre monde se rejoignent. Il devient dès lors possible de tenir ensemble tout ce qui va ensemble, de défaire tout ce qui a été fait. Puis de tout refaire.

Kaoutar Harchi est sociologue (Haute école de travail social de Genève) et écrivaine. Aux éditions Actes Sud, entre 2011 et 2014, elle a publié deux récits de fiction. En 2021, elle a publié Comme nous existons, une sociobiographie. Puis, en 2024, elle a fait paraître Ainsi l’animal et nous (prix essai des Inrockuptibles), un ouvrage à la fois personnel et théorique qui aborde la question de l’animalité à travers l’animalisation des animaux par les humains ainsi que l’animalisation d’une partie des humains par d’autres humains.