Journée d’étude des Masters - Séminaire d’anthropologie de la musique 24-25
Mercredi 30 avril 2025
LIEU ET HORAIRES
– Salles MR005 de 9h à 12h (Maison de la Recherche)
– Salle MR121 de 14h à 18h (Bâtiment A)
PROGRAMME
Accueil : 9h-9h25
Présentation des journées : 9h25-9h30 (Jordi Tercero)
Session Matin : 9h30-12h30
Lucie Querette ; 9h30-10h Mastérante en ethnomusicologie (M1)
La musique classique comme Cheval de Troie : logiques de débordement politique à l’Orchestre du Nouveau Monde
L’orchestre du Nouveau Monde est un orchestre symphonique militant qui s’engage pour la justice sociale et climatique. En se basant sur une ethnographie réalisée au sein de cet ensemble, cette communication propose un regard sur la pratique collective de la musique classique comme moyen d’action politique à travers l’analyse des stratégies performatives, musicales et discursives de l’orchestre comme vecteurs d’idées politiques. À l’exemple de deux performances - un concert symphonique de la création originale FRACAS et une performance non-déclarée devant Marine Le Pen - il s’agit de démontrer comment ces jeunes musicien.nes visent à déborder les espaces et normes de la culture légitime hégémonique, liés à la musique classique, en détournant ces propres codes.
Daria Bednarska 10h-10h30 Mastérante en musicologie (M2)
Politiques des affects et dispositifs d’écoute : la musique dans l’économie néolibérale.
Les plateformes de streaming de musique transforment les pratiques d’écoute en mobilisant des dispositifs numériques tels que les algorithmes de recommandation et les playlists. Ces outils reconfigurent l’expérience musicale en l’inscrivant dans une économie de l’attention (Citton, 2014) et des affects (Illouz, 2019). Présentées comme des vecteurs d’individualisation, ces technologies participent à une standardisation des comportements d’écoute. Leur analyse permet d’interroger la manière dont elles s’inscrivent dans des logiques néolibérales de gestion et d’optimisation de soi à travers la musique.
Marie Bechter 10h30-11h Mastérante en musicologie (M1)
Accélération et intensification dans la société et dans la musique
Depuis quelques décennies, la société subit une accélération : nous sommes confrontés à de plus en plus d’information qui nous est proposée dans des formats qui sont, eux aussi, de plus en plus rapide. Ce sont des effets que nous pouvons notamment observer dans la musique. Dans cette communication, nous verrons ce qui force cette accélération, le lien entre celle-ci et la musique, ainsi que la manière dont notre écoute de la musique a pu changer, notamment avec l’apparition des réseaux sociaux.
Pause : 11h-11h15
Alix Douglas 11h15-11h45 Mastérante en musicologie (M1)
Début de classification thématisée d’études de cas sur le sujet des analogies entre musique et arts textiles
Présentation de plusieurs exemples de liens entre musique et arts textiles au travers de plusieurs thématiques : le geste répété et rythmé d’un tissage ou d’un foulage de la laine qui induit le chant, celui-ci comme moyen de communiquer et de préserver des techniques textiles, les motifs que l’on retrouve dans ces deux pratiques, le travail du textile comme acte du quotidien lié ou non au sonore, ou comment représenter sonorement et textilement la silenciation associée à ces pratiques, l’art textile étant souvent lié à des problématiques associées au genre.
Boris Volle 11h45-12h15 Mastérant en sociologie (M2)
Le travail et ses conditions au 6b
Étude sociologique du travail et de ses conditions dans un tiers-lieu d’artistes et d’artisans à Saint-Denis : le 6b. Après une première enquête qualitative l’an dernier qui a identifié le travail au 6b comme moyen d’engagement social et la précarité comme sa condition première, déterminant ainsi une évolution incertaine pour l’avenir du 6b et de ses idéaux, l’étude adopte cette année une approche plus quantitative au moyen d’un questionnaire visant à mieux connaître la diversité du 6b et à identifier des catégories. De nombreux indices semblent démontrer que les musicien.nes occupent une place marginale au sein du lieu alors que les pratiques musicales sont indispensables pour le faire vivre économiquement lors des événements festifs.
Repas au CROUS 12h30-13h45
Session Après-midi 14h-16h30 :
Abel Aït-Mouhoub 14h-14h30 Mastérant en musicologie (M1)
Le rapport entre Prince et le kitsch.
Réflexion autour du kitsch, en s’inspirant de la vision proposée par Milan Kundera notamment. L’idée est d’envisager le concept de façon plus globale, détachée de sa seule fonction esthétique, et de voir comment il pourrait s’appliquer à la démarche musicale en général, et à l’œuvre musicale de Prince en particulier.
Augustin Lavault 14h30-15h Mastérant en ethnomusicologie (M2)
Le label Vendemiaire (1977-1983) : le pouvoir politique du disque, entre expression sociale et mémoires collectives.
Cette communication propose une étude de cas comparée de plusieurs disques produits entre 1977 et 1983 par la maison de disques Vendémiaires, fondée par le militant anarchiste Jean-Pierre Graziani. Celui-ci a pour ambition de créer et diffuser des "disques d’expression sociale". En croisant une analyse musicologique et sonore de ces documents avec l’étude de leurs conditions de production et de circulation, il s’agit d’interroger leur place au sein des trajectoires biographiques des acteurs (musiciens, techniciens, producteurs) et au sein de leurs époques. Au-delà de la reconstitution de l’histoire de Vendémiaires, cette recherche explore le rôle de ces disques dans la construction, mais aussi la mobilisation politique, de mémoires et d’identités collectives.
Pause : 15h-15h15
Johanna Brillet 15h15-15h45 Mastérante en ethnomusicologie (M1)
Kpop et l’hypersexualisation
Dans la kpop, l’hypersexualisation scénique et sonore révèle une féminité construite pour séduire et vendre. Sous le prisme du féminisme marxiste et matérialiste, le corps des chanteuses est capitalisé à la manière d’une marchandise, fabriqué dans l’industrie pour répondre aux attentes d’un public mondialisé voire occidentalisé. L’érotisme devient stratégie, où la féminité, dans un contexte est-asiatique, oscille entre empowerment sous contrainte et marketing suggestif.
Nahrin Toma 15h45-16h15 Mastérante en ethnomusicologie (M1)
L’émotion musicale dans la construction d’identité nationale : le cas de la communauté syriaque en diaspora
Suite à des nombreuses persécutions, la communauté syriaque est majoritairement en diaspora aujourd’hui (Allemagne, États-Unis, Suède, Pays-Bas, France entre autres). Cette dispersion a nécessité une identité (nationale) commune, qui a été créé notamment par la musique ainsi que la danse. La question qui se pose alors est quel rôle l’émotion musicale joue dans cette construction. Des chansons patriotiques, s’attachant à l’ancien Empire Assyrien et célébrant les combattants de la montagne (étudié par Nadia Younan) fournissent des exemples qui permettent de comprendre la relation entre musique et émotion.
Conclusions et clôture collective : 16h15-16h30
Moment de partage (lieu à définir).