Transitions des arts, transitions esthétiques : processus de subjectivation et des-croissances


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Colloque international
5-7 mars 2015, Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, université Paris 8, Institut national d’histoire de l’art
Responsables : Roberto Barbanti (TEAMeD-AIAC, Université Paris 8, Kostas Paparrigopoulos (Technological educational institute of Crete), Carmen Pardo Salgado (université de Girone), Makis Solomos (MUSIDANSE)


John Cage, Electronic Music for Piano (Ciro Longobardi piano, Agostino Di Scipio electronics)

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Ce colloque souhaite accompagner certaines évolutions notables qui surviennent actuellement dans le champ des arts (musique et arts sonores, arts visuels, danse…) ainsi que dans le champ des discours théoriques sur l’art qui, récusant l’enfermement de ce dernier dans la sphère du « surplus civilisationnel », sont à l’écoute de questionnements découlant des crises écologique, économique, sociale ainsi que de la crise des représentations que nous traversons. Nous proposons d’utiliser la notion de transition – bien connue dans la sphère de l’écologie – pour aborder des évolutions, radicales ou modérées, qui ne relèvent pas des mutations ou ruptures qu’il est d’usage d’étudier dans l’art moderne : les « mutations » et « ruptures » sont davantage d’ordre formel, alors que les transitions dont il sera question pourraient même aller jusqu’à redéfinir la notion d’art en tissant autrement les rapports de ce dernier avec l’environnement, la société et la subjectivation.

Le colloque s’intéressera à deux types de transition. D’une part, il sera question d’une possible redéfinition de la notion d’esthétique  : sans nier l’idée d’une autonomie de l’art, on pourrait évoquer la possibilité de déplacer la notion d’esthétique pour revenir à son étymologie – la sensation, la perception ; parallèlement, la notion d’esthétique est de plus en plus débattue dans sa relation avec le champ de l’éthique. D’autre part, seront abordées les transitions des pratiques artistiques qui, rompant avec l’isolement et l’autocentrement de l’art moderne, s’intègrent davantage dans le monde et par là même, redéfinissent la notion d’art dans sa frontière avec les pratiques quotidiennes, sociales, écologiques.

Deux enjeux traversent ces transitions. Le premier réside dans la question renouvelée du « sujet » : si ce dernier constitue l’objet classique de l’esthétique et de l’art, on peut désormais élargir le débat à l’idée de processus de subjectivation. L’art est un lieu privilégié de production et de recomposition des subjectivations individuelles et collectives. Avec le second enjeux, le mot « transition » renvoie également à la notion de décroissance. Décroître (au sens de l’homo œconomicus) pour croître : s’il est capable de quitter le mode productiviste qu’il a intériorisé, l’art pourrait proposer un modèle tourné vers la qualité plutôt que la quantité, vers l’expérience plutôt que vers l’éphémère consumériste, vers l’interaction avec la nature plutôt que son exploitation pure et simple, pour ne nommer que quelques domaines que plusieurs artistes actuels explorent.

 

Jeudi 5 mars

Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis

 

10h-12h30. Ouvertures

Roberto Barbanti (TEAMeD-AIAC, Université Paris 8)

Kostas Paparrigopoulos (Institut technologique et éducatif de Crète, Grèce)

Carmen Pardo Salgado (GRHCS032, Université de Gérone, Espagne)

Makis Solomos (MUSIDANSE, Université Paris 8)

Transitions des arts, transitions esthétiques : processus de subjectivation et des-croissances

 

14h-15h30. Composition musicale, technologie, environnement

14h. Agostino Di Scipio (compositeur, Conservatorio de L’Aquila, Italie) : « Pratiques musicales, technologies électroacoustiques, économie de moyens. Quelques remarques préliminaires »

14h45. Georgia Spiropoulos (compositrice, Paris-Athènes) : « Fonotopia : espaces transitoires et composition musicale »

15h30. Pause

 

16h-17h30. Musique, art, intersubjectivité

16h. Joëlle Caullier (Université Lille 3) : « Où il est question d’art... de vivre  »

16h45. Olga Moll (MUSIDANSE, Paris 8) : « Intersubjectivité et processus de (dé)subjectivation »

17h30. Pause

 

18h. Concert (Chapelle)

Nikolas Valsamakis : Spaces I (création, 12’)

Lionel Marchetti : Konan (de Fukushima) (2009, 16’15’’)

Guy Reibel : Franges du signe (1974, 20’)

Vincent Guiot : Trajet #1 (10’)

 

Environnement vidéo et Interprète sur acousmonium : Nathanaëlle Raboisson

Transition vidéo-sonore : Vincent Laubeuf

Équipe Motus, compagnie musicale

 

Installation sonore

Kumiko Iseki, Louise et Louise (cellule de Louise de France, visitable pendant les heures d’ouverture du musée, jeudi et vendredi)

 

 

Vendredi 6 mars

Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis et Université Paris 8

 

10h00-13h30. Expériences du son (Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis)

10h00. Guillaume Loizillon (MUSIDANSE, Paris 8) : « Vers une nouvelle cartographie des avant-gardes, après disparition »

10h45. Claire Payment (Université Paris Est) : « Du Je au Nous à travers l’expérience du son »

11h30. Pause

 

11h45. Lou Mallozzi (Sound Department of the School of the Art Institute of Chicago) : « La patria partorisce padri partiti »

12h30. Ariadna Alsina (MUSIDANSE, Paris 8) : « Systèmes interactifs pour une rencontre entre musique électroacoustique et danse : considérations sur l’écriture du temps »

13h15. Repas

 

14h30-17h30. Danse, écologie, des-croissances (Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis)

14h30. Joanne Clavel (Muséum national d’histoire naturelle, chercheuse associée au Laboratoire d’analyse des discours et pratiques en danse / groupe « Soma & Po, somatiques, esthétiques, politiques »), Isabelle Ginot (Laboratoire d’analyse des discours et pratiques en danse/ groupe « Soma & Po, somatiques, esthétiques, politiques-MUSIDANSE, Paris 8) : « EcoSomas, des politiques écologiques aux pratiques du sentir »

15h30. Muriel Piqué (chorégraphe, Montpellier), Alice Gervais-Ragu (Laboratoire d’analyse des discours et pratiques en danse-MUSIDANSE, Paris 8) : « Objets, milieux, modes d’existence : pour une écologie des nouveaux imaginaires chorégraphiques »

16h30. Silvia Soter (Universidade Federal do Rio de Janeiro – Centro de Artes da Maré, Brésil), Isabelle Launay (Laboratoire d’analyse des discours et pratiques en danse-MUSIDANSE, Paris 8) : « Danse, création et territoire : expériences de des-croissances à Rio de Janeiro, Favela da Maré »

17h30. Pause et trajet pour aller à Paris 8

 

18h30. Gowanus Broadside (2014) (Université Paris 8, Amphi X)

Film de Mikael Levin, Gowanus Broadside est un portrait du canal Gowanus, cours d’eau longtemps au cœur du paysage industriel de Brooklyn, aujourd’hui en phase de dépollution intensive.

La projection sera suivie d’un débat avec le public, en présence de Jean-Philippe Antoine (AIAC, Paris 8), auteur de la bande-son du film.

 

Installation : cf. jeudi

 

 

Samedi 7 mars

Institut National d’Histoire de l’Art : salle Benjamin

 

9h30-9h45. Introduction

 

9h45-12h15. Enjeux plastiques de la décroissance

9h45. VINCENT + FERIA (artistes et enseignants chercheurs, Universités de Strasbourg et Paris 8) : « Art en jachère »

10h30. Association les euménides — Jehan Aucompte (designer graphique, professeur agrégé de Design & Arts Appliqués, militant associatif) : « Pourquoi une université-école libre et locale ? »

11h. Pause

11h15. Olivier Darné (plasticien et éleveur d’abeilles) : « Pollinisation de la ville et des esprits : l’expérience du Miel Béton et de la Banque du miel »

11h45. Lorraine Verner (École des Beaux-arts de Versailles) : « L’équivocité de la notion de croissance en art : potentialités et limites »

12h15. Repas

 

13h45-17h. Propositions pour une écologie des arts

13h45. Frédérick Duhautpas (MUSIDANSE, Paris 8), Jean Sebastien Baye (peintre) : « A(bs)traction : connexions sensorielles, perception et expérience de la couleur dans l’art pictural de Jean-Sébastien Baye »

14h30. Jean-Louis Houchard (écrivain, musicien-improvisateur), « Frottements et battements »

15h. Pause

15h15. Marie Willaime et Amélie Durand (Paris 8) : « Écrire à quatre mains : l’autre comme lieu d’écriture »

16h. Matthieu Saladin (TEAMeD-AIAC-Paris 8) : « La transition par la destruction. Échos de l’art autodestructif dans le champ contemporain »

16h30 Débat et clôture du colloque

Programme du colloque